Cette nuit, brillent les dais de la lune
Cette nuit, derrière la vitre de notre chambre,
brillent les dais de la lune,
non loin de nous, coulent le Loir et nos souvenirs,
brillent les dais de la lune,
non loin de nous, coulent le Loir et nos souvenirs,
parfois le vent sanglote avec véhémence
contre les arbres de notre jardin, puis se calme.
Je suis allongée tout contre toi, sur notre couche,
contre les arbres de notre jardin, puis se calme.
Je suis allongée tout contre toi, sur notre couche,
en robe de nudité comme toi, ô ma Douce, ma Sirène,
toi qui as fait de ma vie un poème,
je regarde la beauté de tes paupières closes,
toi qui as fait de ma vie un poème,
je regarde la beauté de tes paupières closes,
l’ambre de ta longue chevelure qui pend
en cascades dans ton dos,
tes seins haut plantés, fiers et lourds, frôlent les miens,
en cascades dans ton dos,
tes seins haut plantés, fiers et lourds, frôlent les miens,
tu es si belle ainsi,
tu murmures parfois les paroles d’un émoi.
Je te connais depuis qu’un jour de printemps,
tu murmures parfois les paroles d’un émoi.
Je te connais depuis qu’un jour de printemps,
ton regard croisa le mien à Paris, près de l’île de la Cité,
où je venais de rendre visite à une parente malade,
tu m’apparus au détour d’une rue, tu irradiais de joliesse,
où je venais de rendre visite à une parente malade,
tu m’apparus au détour d’une rue, tu irradiais de joliesse,
ta robe de lin et tes bas de soie rutilaient sous les rayons du soleil,
tandis que résonnait la scansion de tes escarpins,
éblouie, je me dirigeai vers toi, et je te déclarai à genoux mon amour,
tandis que résonnait la scansion de tes escarpins,
éblouie, je me dirigeai vers toi, et je te déclarai à genoux mon amour,
tu me relevas sans mot dire, tu m’emmenas jusqu’à ton appartement,
tu ôtas chacun de mes vêtements,
tu fis de même, tu me conduisis sur ton lit,
tu ôtas chacun de mes vêtements,
tu fis de même, tu me conduisis sur ton lit,
et tu m’enseignas les délices de Sapho,
je gémis, je hoquetai, je hurlai
les ballades de notre féminité si belle et si douce,
je gémis, je hoquetai, je hurlai
les ballades de notre féminité si belle et si douce,
les strophes de notre Jouissance, ô mon Vénérée,
et nous bûmes le miel de ma sève.
Depuis lors, je te célèbre dans mes poésies saphiques,
et nous bûmes le miel de ma sève.
Depuis lors, je te célèbre dans mes poésies saphiques,
car
il n’y a rien de plus beau au monde
que le soleil de notre Grâce et de nos sens grisés !
il n’y a rien de plus beau au monde
que le soleil de notre Grâce et de nos sens grisés !
Sophie Rivière